Qui suis-je ?
Mon histoire est celle d’un petit garçon qui s’appelle Karim, benjamin d’une famille de quatre enfants et de parents d’origines et de religions différentes, ma rencontre avec l’Islam s’est faite assez tôt. Vivant dans un quartier populaire, mon entourage et mes amis étaient essentiellement musulmans. J’ai toujours été intéressé par cette religion (qui était celle de mon père) sans pour autant avoir beaucoup de connaissances sur celle-ci.
C’est vers l’âge de 16 ans que ma relation avec l’Islam s’intensifia. Je lisais beaucoup à son sujet et commençai à le pratiquer sérieusement (j’étais assidu à la prière, j’assistais aux cours, posais des questions, …). De là mon entourage me surnomma Abdel Karim. Ce « changement » de nom marqua un nouveau départ pour moi, il y avait bel et bien et avant et après Abdel Karim.
Je compris très rapidement que pour continuer à apprendre ma religion et m’épanouir dans celle-ci, je devais apprendre la langue arabe. Donc, après de multiples essais d’apprentissage de l’arabe dans des écoles et associations en France, qui n’avaient pas apporté les résultats attendus, une fois mes études universitaires finies, je décidai à l’âge de 23 ans de voyager en Egypte, ce pays réputé pour sa formation dans la langue arabe, pour y étudier l’arabe et le Coran. J’avais prévu de partir une année mais mon voyage dura en fin de compte un peu plus de 7 ans.
Après avoir étudié l’arabe et le Coran pendant une année, je me rendis compte qu’il fallait plus de temps pour avoir un bon niveau. Au bout de deux ans d’études, j’ai compris que l’arabe, n’était pas un but en soi mais un moyen d’étudier la religion dans sa langue d’origine. Je décidai donc de poursuivre mon parcours d’étudiant en m’inscrivant à l’université d’Al-Azhar (le Caire). J’y obtiendrai 4 ans plus tard une licence en droit islamique.
Peu de temps après, je rentrai en France, là où j’essaie de partager ma passion et mes connaissances en y enseignant la langue arabe, le Coran et les sciences religieuses aux enfants, adolescents et adultes de ma ville.
- Aujourd’hui, je suis épanouie dans le rôle d’enseignant que j’occupe à temps plein pour :
- Le projet vivre le Coran : j’enseigne une méthodologie d’apprentissage du Coran basée sur sa compréhension, méditation et mise en pratique
- L’institut MYDARS dans lequel j’enseigne le Tafsir (l’explication du Coran) et la Sira (la vie du Prophète ﷺ)
- La New Muslim Academy, qui est un projet dédié aux nouveaux convertis et dans lequel j’enseigne différentes matières
- Faire des conférences et des séminaires dans différentes mosquées et différents instituts
Mon histoire avec le Coran
Ma première rencontre avec le Coran eut lieu très tôt. Je m’en souviens comme si c’était hier. Un de mes amis me l’avait fait écouter dans son lecteur mp3 (c’était la Sourate Ar-Rahman). Malgré le fait que je ne comprenais pas l’arabe, j’ai trouvé que c’était très beau, et cela m’avait beaucoup touché. Peu de temps après, pendant le mois de Ramadan, je suis allé prier la prière nocturne à la mosquée (salat At Taraweh), et là, en entendant l’imam réciter le Coran, j’ai ressenti un réel sentiment d’amour envers les Paroles d’Allah.
A partir de ce moment, j’ai pris la ferme décision d’avoir une relation avec le Coran, de l’ouvrir au quotidien et non plus que pendant le mois de Ramadan. Cette relation était basée uniquement sur sa lecture.
Malgré son irregularitée, ma lecture du Coran m’a permis de franchir un premier cap, celui d’avoir une proximité avec le Coran.
Comme toi et la plupart des jeunes Musulmans de France, j’ai commencé par lire la traduction des sens du Coran en français. Par la suite, j’ai lu le Coran en phonétique puis en arabe.
Cherchant à améliorer ma relation avec le Coran, je me suis dirigé ensuite vers sa mémorisation. Je m’étais fixé (ou l’on m’avait fixé en réalité) comme but ultime de mémoriser le Coran entièrement, pensant qu’une fois l’avoir mémorisé, j’allais atteindre le niveau de piété des Compagnons (qu’Allah les agrée). Je pensais que mémoriser le Coran entièrement m’aiderai à améliorer mon comportement, mes paroles, mes adorations…
Malgré plusieurs essais (différents pays, différentes mosquées, différents instituts, différents professeurs, différentes méthodes…) je n’ai pas atteint mon but, et pire que cela, je ne m’épanouissais pas (ou rarement) dans mon apprentissage qui était centré essentiellement sur la psalmodie du Coran et sa mémorisation. Je ne comprenais pas ce que je mémorisais.
Trop occupé par la révision et la mémorisation, je n’avais pas de temps à consacrer à la compréhension du Coran ni à sa méditation et encore moins à son application et cela me posait un réel problème.
Cherchant encore une fois à évoluer dans ma relation avec le Coran, je me suis inscrit à des cours de mémorisation du Coran avec explication de ses sens (tafsir). Dans ce programme, je mémorisais des sourates du Coran, puis on m’en expliquait en quelques mots le sens . Cette explication faisait donc suite à la mémorisation et se limitaient à une transmission d’informations qui n’impliquaient pas forcément une méditation ni une mise en pratique.
Faisant un jour le point sur mon évolution, J’ai remarqué que malgré mon avancement dans la mémorisation, je ne voyais pas les « effets du Coran » sur moi. Je ne m’améliorais que très peu dans mon comportement et mes paroles. Je n’arrivais pas à me débarrasser de certains péchés.
Quelle en était la cause ?
Moi ? Pas assez « bon » ou « pur » pour apprendre le Coran et pour qu’il ait un impact sur moi ?
Impossible, ce Coran a changé des gens qui étaient plus « mauvais » que moi.
Le Coran ? Avait-il perdu son pouvoir de changer et purifier les gens ? Impossible.
La méthodologie ? La méthodologie que j’utilisais était-elle la bonne ?
Après réflexion, le problème se trouvait là.
Malgré la non-réalisation de mon but ultime (la mémorisation complète du Livre d’Allah), j’ai occupé le poste de professeur de Coran, dans ces cours où on enseigne aux enfants les mots du Coran sans en expliquer le sens, produisant ainsi des « clés USB humaines ».
Peu de temps après j’ai ressentis les mêmes sentiments dans mon enseignement (pas épanoui et peu de progrès) et je ne voyais pas non plus de changement de comportement chez mes élèves.
Et là, ce fut le déclic, je me suis posé certaines questions importantes :
- Que veut Allah le Très Haut de moi dans mon étude du Coran?
- Quel est le but de la Révélation du Coran?
- Comment Jibril (qu’Allah lui accorde le salut) a-t-il enseigné le Coran au Prophète ﷺ?
- Quelle méthodologie le Prophète ﷺ a-t-il suivi dans son apprentissage du Coran (avec Jibril) et dans son enseignement (avec les Compagnons)?
- Comment les Compagnons apprenaient-ils et enseignaient-ils le Coran?
- Le but final du Coran est-il d’être mémorisé, compris ou mis en pratique?
- Le but final du Coran est-il d’être mémorisé, même si on ne le comprend pas?
- Quel sera le statut auprès d’Allah le Très Haut de celui qui mémorise le Coran mais ne le comprend pas et ne l’applique pas?
- Pourquoi notre communauté est dans un état aussi déplorable alors que le nombre de huffadh (gens qui mémorisent le Coran) ne fait qu’augmenter.
- Comment faire pour que nos enfants et nos jeunes aiment le Coran et son apprentissage?
- Comment faire pour que les Musulmans francophones puissent comprendre, méditer sur le Coran et l’appliquer?
La seule solution pour répondre à ces questions était de revenir à la Sunna et d’étudier la méthodologie Prophétique dans l’étude et l’enseignement du Coran.
Après plusieurs recherches (lectures, formations, discussions…) et des rencontres exceptionnelles, j’ai collecté beaucoup d’informations que je souhaite partager avec vous.
Tout ce travail de recherches a donné naissance au projet « Vivre le Coran » qui a pour but de raviver la méthodologie Prophétique dans l’étude et l’enseignement du Coran pour optimiser au maximum notre apprentissage.
Pour en savoir plus sur le projet « Vivre le Coran » c’est ici.